Découverte du Super 15
Le Super 15 est une compétition de rugby regroupant 5 franchises Néozélandaises (Hurricanes, Crusaders, Blues, Highlanders, Chiefs) Australiennes (Reds, Lions, Western Force, Waratahs, Brumbies, Rebels) et Sud Africaines (Sharks, Stormers, Bulls, Cheetahs, Lions). La saison débute en février et se termine en juin.
L’équipe de la région de Wellington s’appelle les Hurricanes et joue ses matchs au Wespac stadium ou à Palmerston North. Pour la saison 2011, elle comptait dans ses rangs de très « grands » joueurs tels que Conrad Smith, Ma’a Nonu, Andrew Hore, Cory Jane, Piry Weepu ou Aaron Cruden, tous dans le squad des All Blacks pour la coupe du monde 2011. Malgré la qualité de l’effectif, la saison fut décevante, l’équipe ne parvenant pas à se qualifier pour les phases finales du super 15. La saison s’est terminé par une finale opposant les Canterburry Crusaders (équipe Néozélandaise, normalement basée à Christchurch, mais ayant du trouver refuge dans d’autres stades dont celui de Nelson après le tremblement de Terre de février) et les Reds, équipe Australienne regroupant les plus grandes stars ozzies (Cooper, James o Connors…). Ces derniers, après un match indécis, en sortirent victorieux.
Durant mon séjour à Wellington, je suis tout d’abord allé voir Hurricanes vs Reds. Ce fut mon premier pas dans le rugby de l’hémisphère sud, et mon dieu, quelle découverte ! Ici le ballon donne l’impression de voler de main en main à une vitesse folle, les transmissions se font dans le dos, entre les jambes, toujours de façon souple et assuré… Ca court très vite, quelque soit le poste, du talonneur aux ailiers, tous les joueurs s’investissent et ont l’envie de faire vivre la balle coûte que coûte. Cela donne des matchs impressionnants, avec de nombreux essaies et des gestes magnifiques, semblant venir d’un autre monde. Dès les premières minutes de jeux les Reds marquèrent, et, à ce moment là je me suis dit que, face à l’armada australienne, les locaux allaient droit au précipice. Mais je me trompais, les joueurs relevèrent la tête et prirent le jeu à leur compte, leur permettant d’inscrire plusieurs essaies et d’obtenir finalement une victoire pleinement mérité face au futur champion.
Mon second match fut face aux Crusaders, un « derby » Néozélandais, d’autant plus qu’à la suite du tremblement de terre de février, de nombreux habitants de Christchurch trouvèrent refuges à Wellington, rendant le match entre supporter plutôt équilibré. Ce fut serré, mais au bout de 80 minutes, les Crusaders de Carter et Mc Caw prirent le dessus, repartant de Wellington avec les points de la victoire.
Je me souviens de nombreux présentateurs de télévision française présentant le Top 14 comme le meilleur championnat de rugby au monde, mais il est pour moi, bien inferieur au Super 15, ou du moins, moins impressionnant. En effet dans le Top 14, la mêlée et la défense sont très importantes alors que dans le sud, les avants sont très mobiles, et la dextérité des arrières impressionnantes. Pour ma part, je ferais plutôt une comparaison avec le niveau de la Hcup. Pour les mêmes raisons les matchs du Trinations, se jouant sur des bases de vitesses et de jeu à la main sont plus impressionnants que ceux du 6 nations, ou la mêlée, les « pics and go » et les drops sont rois.
Par contre, l’ambiance dans les stades n’est pas aussi chaude et enflammée que le top 14. A mes yeux, les personnes venant assister aux matchs de super 15 sont plus spectateurs que supporters. De plus de nombreux stades, étant trop grands, les tribunes ne font pas le plein, donnant l’impression d’assister à des matchs de secondes zones, alors que les meilleurs joueurs de la planète sont sur le pré… Peut être faut il attendre les matchs de phases finals? Ou alors, le super 15 étant un championnat fermé, sans descente dans une quelconque division inférieure, il n’y a qu’une compétition entre les meilleures équipes pour la qualification en phase final, tandis que les plus faibles n’ont qu’à attendre la fin de saison ? Lucy, ma colocataire m’expliquait que cela la décevait aussi, mais que durant le championnat néozélandais, il y avait plus de passion durant les matchs...
Par contre depuis le début de la coupe du monde, il y a des des messages de supports de part en part de la Nouvelle Zélande, dès jardins, champs, buildings, cimetières, bateaux, à la carotte géante de Ohakune qui a été repeinte en noir, la folie blacks est partout… S’ils ne sont pas champions du monde, c’est pour sur tout un pays qui va avoir la gueule de bois. Lors de la première mi-temps du quart de final entre les argentins et les Blacks, ces derniers ne parvenant pas à jouer de façons aussi faciles et assurés qu’à l’accoutumé, il était possible de lire la surprise et l’inquiétude sur les visages kiwis, présents dans le pub où je profitais tranquillement de ma bière, le cœur léger, après la victoire des Bleus sur les Anglais. Mais je parlerai un peu plus de la coupe du monde dans un prochain article…
